Le peintre qui parlait aux arbres…

Rousseau vient au monde le 15 avril 1812 à Paris. Il est considéré comme étant le cofondateur de l’école de Barbizon.

Avec Corot, Théodore Rousseau domine la peinture de paysage française du milieu du XIXe siècle. Figure symbolique de l’école de Barbizon tout comme Millet, son ami intime, il incarne la lutte de la génération de 1830 contre les conventions et les règles académiques. Malgré des appuis importants, sa carrière fut marquée, des années durant, par les attaques de la critique et par son exclusion du Salon. Sa détermination à préserver son indépendance artistique et sa résistance face à une opposition sévère ont fait de la légende du « grand refusé » l’un des mythes les plus vivants de l’avant-guerre.

En 1833, il s’installe pour plusieurs mois à Chailly-en-Bière, dans l’auberge de la mère Lemoine. Il voyage ensuite en Normandie, à Rouen, au Mont-Saint-Michel, à Granville puis dans le Jura et les Alpes. Après ces voyages, son style a changé, il s’exprime dorénavant d’une manière plus novatrice. Ce qui n’est pas du goût du jury du Salon de 1836 qui refuse son tableau intitulé Descente des vaches dans le Jura.

Pour Rousseau, ce refus marque le début d’un ostracisme prolongé, d’une longue traversée du désert. Son œuvre est appréciée des critiques, mais constamment refusée par l’officiel Salon, on le surnomme « le grand refusé ». L’écrivain Théophile Gautier évoquera cette période dans un article : « Thédore Rousseau, le bafoué, le proscrit, l’excommunié, le paria du jury, celui que, pendant quinze ans, des haines systématiques ont tenu éloigné du public et muré en quelque sorte dans son talent comme dans une tour ».

À partir de 1836, la situation matérielle de Rousseau devient très précaire. Il fuit Paris et trouve refuge à Barbizon, à l’auberge du père Ganne qui accueille les peintres sans le sou. Il se plonge dans le travail, partant dès l’aube pour disparaître dans les profondeurs de la forêt à la recherche d’un coin digne d’étude pour « piger le motif » comme on disait alors. Grâce au peintre Narcisse Virgilio Díaz, qui lui présente un riche amateur d’art qui devient son mécène, la situation de Rousseau s’améliore.

Après une déception amoureuse avec Augustine, une nièce de George Sand, Rousseau quitte l’auberge du père Ganne pour s’installer dans une modeste ferme dont il transforme la grange en atelier. Le peintre s’isole tel un ermite et commence une véritable histoire d’amour avec la forêt. Grâce à la révolution de février 1848, qui voit la résurrection de la République, Rousseau est nommé membre du jury du Salon par le gouvernement provisoire.

Les années 1850 sont synonymes de succès et de consécration, Théodore Rousseau reçoit la croix de la Légion d’Honneur le 12 juillet 1852 et obtient une médaille d’or à l’Exposition universelle de 1855 où il vient avec 13 tableaux.

Rousseau se définit comme un « homme de la forêt », les arbres ont pour lui une âme, au point de considérer les dessins qu’il fait d’eux comme des portraits. Millet écrit à son sujet : « La forêt, le silence, la solitude, Rousseau les aiment encore mieux que moi. Il y est comme le marin sur la mer. Au plateau de Belle-Croix, pendant des heures, immobile sur un rocher comme un capitaine sur sa dunette, il a l’air de faire son quart. Il ne peint pas, il contemple, il laisse ses chers arbres lui entrer lentement et profondément dans l’âme ».

Rousseau est un des premiers artistes à batailler pour la défense des arbres et leur protection.

Le décret de 1861 constitue la première mesure de protection de la nature au monde.

Théodore Rousseau est nommé membre du jury au Salon de 1866. Émile Zola admire le peintre qui a ouvert la voie aux paysagistes modernes, mais il est sans complaisance pour celui qui renie ses amours de jeunesse et refuse l’entrée au Salon des réalistes, il écrit : « M. Théodore Rousseau, un romantique endurci, il a été refusé pendant dix ans, il rend dureté pour dureté. On me l’a représenté comme un des plus acharnés contre les réalistes, dont il est pourtant le petit cousin. » A l’exposition universelle de 1867, dont il préside le jury, il obtient la médaille d’honneur. Les critiques louent ses talents de peintre paysagiste et lui reconnaissent ses qualités de précurseur dans l’art de traiter les paysages.

En août 1867, Le 7 août 1867, il est promu officier de la Légion d’honneur. Au mois d’août de la même année, il est atteint d’une hémorragie cérébrale qui provoque une hémiplégie. Il n’arrive plus à marcher. Il meurt d’un arrêt cardiaque au matin du 22 décembre 1867 à Barbizon, à cinquante-cinq ans. On l’enterre au cimetière de Chailly.

Cote, estimation et prix de l’artiste Théodore Rousseau
Prix d’une peinture : 5 000 – 130 000 €
Estimation d’un dessin : 180 – 10 000 €

Théodore Rousseau.

Présentation

Avers : Le portrait du peintre, sur une palette.

Revers : Un grand chêne symbolise l’émotion devant la nature et la pensée de l’artiste qui fut l’un des premiers à considérer qu’un arbre pouvait être un sujet de tableau en soi.

  • Numérotation : Non
  • Année de fabrication : 1968
  • Métal: Bronze
  • Ref. MDP : CFO 30

Notes

Edition du Club français de la Médaille.
Référence : CFO. 30 (8° sélection)
Diamètre : 130 mm.
150 exemplaires en bronze, numérotés de 1 à 150.



Galerie