Dès son entrée à la Monnaie de Paris en 1974, Émile Rousseau successeur de Raymond Joly doit choisir son "différent", cette marque du Graveur Général qui va authentifier toutes les productions monétaires de l’atelier de gravure de la Monnaie de Paris entre 1974 et 1994. Son choix se porte sur le dauphin, animal réputé fidèle en amitié, et très présent dans la culture et mythologie grecques dont Émile est passionné. Son séjour au mont Athos lors d’un voyage en Grèce en 1955 est resté une source d’inspiration spirituelle et artistique durant toute sa vie.

Émile Rousseau travaille à l’élaboration et la mise au point technique et artistique de la pièce de 10 Francs de Georges Mathieu. Durant son mandat, il crée de nombreuses monnaies, beaucoup de médailles de personnalités, et grave des épées d’académicien pour l’institut de France.

Il dirige conjointement l’atelier de gravure de la Monnaie de Paris, et pendant 20 ans, accompagne ainsi plus d’une trentaine de graveurs en médailles dans leurs réalisations artistiques. De l’atelier de gravure sortent ainsi des monnaies et médailles institutionnelles, commandées à la Monnaie de Paris, mais aussi des œuvres personnelles proposées, conçues et réalisées par les artistes graveurs eux-mêmes. « L’atelier » est une grande famille, et les graveurs partagent nombre de moments conviviaux, pots en toutes occasions, soirées dansantes et sorties champêtres.

Il quitte la Monnaie de Paris en 1994, Pierre Rodier lui succède au poste de Graveur Général. La Monnaie de Paris éditera les médailles et autres œuvres d’Émile Rousseau de 1958 à 2002.

Petite anecdote : Une partie des graveurs de la Monnaie de Paris avaient l’habitude de se retrouver de temps en temps "entre les pattes du cheval", expression voulant dire qu'ils se donnaient rendez-vous à la taverne « Henri IV », qui siégeait face à la statue équestre de Bon roi sur le Pont-Neuf.