Emile Rousseau appréciait particulièrement Jean XXIII pour son côté réformateur et ouvert, et c’est pour cette raison qu’il en à fait plusieurs représentations.

Sa Sainteté Jean XXIII (1881-1963)

Présentation

Avers : Profil gauche du Saint-Père.

En légende : JOANNES XXIII PONT.(ifex) MAX.(imus).

Revers : Les armes du Pape Jean XXIII, avec sa devise OBOEDIENTIA ET PAX (Obéissance et paix), et les titres de ses importantes encycliques : MATER ET MAGISTRA et PACEM IN TERRIS.

En légende, une phrase du Saint-Père : JE SUIS LE SERVITEUR DE TOUS, exprimant sa vocation pastorale et œcuménique.

Paroles de Jean XXIII.
« C’est dans la simplicité que se trouve le naturel, et le divin est dans le naturel.
« Dès mon entrée dans le sacerdoce, je me suis mis à la disposition de la Sainte Eglise. Je l’ai servie sans anxiété, sans ambition. Tout est là, rien que là. Il est superflu d’aller chercher plus loin.

Jean  XXIII.

Né le 25 novembre 1881, à Sotto-il-Monte, près de Bergame, troisième enfant et premier fils dans une famille paysanne très pauvre de dix enfants, Angelo Giuseppe Roncalli se signale par une extrême bonté pendant toute sa vie consacrée à l’Église. Son père Giovanni Battista Roncalli (1854–1935) et sa mère Marianna Giulia Mazzolla (1854–1939) sont de simples métayers. Angelo entre au petit séminaire en 1893 à l’âge de douze ans grâce à l’aide financière de son oncle et de prêtres dont le curé Giovanni Morlani, propriétaire des terres qu’exploitait sa famille. Élève assez brillant, il suit le cursus ecclésiastique classique, devenant boursier au séminaire dell’ Apollinare de Rome où il termine ses études de théologie en 1900. Il est ordonné prêtre le 10 août 1904. Sa devise de l’époque fut : «Dieu est tout, je ne suis rien».

Son activité le fait pressentir par le cardinal Willem Marinus van Rossum pour travailler au Vatican, à Rome aux œuvres pontificales missionnaires. Comme il ne souhaite pas forcément aller à Rome, sa réponse est assez caractéristique de sa personnalité : « Je suis un homme capable de peu. J’écris très lentement. Paresseux de nature, je me laisse facilement distraire dans mon travail ». Il est néanmoins nommé par Benoit XV.

Pie XI l’écarte de l’Italie en le promouvant évêque pour l’envoyer, contre son gré, en Bulgarie, terre orthodoxe, en tant que premier visiteur, puis délégué apostolique. il va représenter Rome à Sofia comme visiteur apostolique en Bulgarie. C’est le premier contact officiel entre les deux villes depuis un millénaire. Puis, de 1934 à 1944, il est délégué apostolique en Turquie et en Grèce jusqu’à sa venue à Paris, où il est nommé nonce apostolique, le 22 décembre 1944.

En 1935, il reçoit enfin une réaffectation. Mais sa promotion (avec un titre d’archevêque titulaire de Mesembria) pour le même poste à Istanbul, comme délégué apostolique en Turquie et en Grèce entre 1935 et 1944, n’est guère plus aisée.

Élevé à la dignité d’évêque titulaire d’Areópoli, consacré à Rome par le Cardinal Giovanni Tacci Porcelli, il choisit comme devise épiscopale Oboedientia et Pax (obéissance et paix). Rien ne le prédispose à hériter de la chaire de saint Pierre. Sans éclat intellectuel, il mène une carrière diplomatique banale…

En 1944, le général De Gaulle souhaite voir remplacer le nonce apostolique en France, Mgr Valerio Valeri, qui avait soutenu le clergé favorable à Pétain. Pie XII choisit Roncalli pour cette mission, peut-être en signe d’agacement, montrant qu’il n’envoie pas à Paris un diplomate de premier rang (« Quand on ne peut utiliser un cheval, un âne peut être utile… »). Roncalli, très surpris de cette promotion, y négocie avec succès le problème des évêques compromis avec le régime de Vichy, dont le gouvernement français demandait le remplacement dans le cadre de l’épuration.

Le 14 janvier 1945, il remet ses lettres de créance au général de Gaulle et lui présente les vœux du corps diplomatique. Il devient cardinal, le 12 janvier 1953.

Patriarche de Venise, Il est élu pape par le conclave le 28 octobre 1958, à 76 ans et onze mois et couronné dans la basilique Saint-Pierre de Rome le 4 novembre.

Lorsque Roncalli arrive au conclave, les cardinaux souhaitent à la fois un changement de style gouvernemental et marquer un temps de réflexion face à un monde moderne en rapide évolution. Après trois jours de conclave et dix tours de scrutin infructueux, le cardinal Roncalli apparait comme un « pape de transition » idéal au terme d’un conclave cherchant à assurer un changement sans rupture. L’opinion publique est quelque peu consternée par l’image de ce vieil homme replet qui a relevé le nom d’un antipape (Jean XXIII), par affection pour Jean le Baptiste et l’apôtre Jean.

Le nouvel élu ne tarde pas à séduire tout un chacun par une simplicité désarmante. Et il provoque d’emblée la surprise en annonçant un «aggiornamento» (mise à jour) de l’Église catholique, autrement dit un grand concile œcuménique en vue d’adapter l’Église au monde moderne…

Le concile, qu’il annonce le 23 janvier 1959, s’ouvre le 11 octobre 1962 désigné depuis lors sous le nom de « Vatican II ».

Aucune entreprise comparable n’avait été menée depuis le concile de Trente, trois cents ans plus tôt, qui avait lancé la (Contre-)Réforme catholique. Son retentissement mondial va être d’autant plus important que les catholiques, en ce milieu du XXe siècle, représentent un quart environ de la population mondiale, laquelle s’élève à 3 milliards d’êtres humains.

Réunis au grand complet dans la basilique Saint-Pierre de Rome pour la séance plénière d’ouverture, les 2500 évêques venus du monde entier se voient confier la mission d’adapter l’Église au monde moderne, intégrer une réflexion religieuse dans les mouvements d’idées et réconcilier toutes les chrétientés. Fait inédit : des représentants de différentes confessions chrétiennes non-catholiques ont par ailleurs été invitées à la cérémonie en qualité d’observateurs.

Le concile adapte la communication de l’Église au monde moderne afin que soit mieux perçu le message de l’Évangile. C’est ainsi que les langues usuelles se substituent peu à peu au latin dans les offices religieux. Les prêtres renoncent à la soutane. Dans les églises, lors des messes, l’officiant fait désormais face aux fidèles et ne leur tourne plus le dos…

Le 11 mai 1963, il reçoit le prix Balzan pour son engagement en faveur de la paix. C’est là sa dernière apparition publique.

Atteint d’un cancer de l’estomac et d’un cancer de la prostate, il est victime d’une hémorragie interne le 28 mai 1963 ainsi que d’une péritonite. À partir de ce jour, Radio Vatican transmet quotidiennement un bulletin de santé du pape, l’entourage indiquant que, entre lucidité et inconscience, il continue d’exercer son pouvoir papal jusqu’aux derniers moments. À l’issue d’une longue agonie, il meurt le 3 juin 1963, le Lundi de Pentecôte après un pontificat d’un peu moins de cinq ans.

Sa vie n’a rien d’extraordinaire jusqu’à son élection comme pape. En 1948, il avait alors soixante-sept ans, il la considérait même comme terminée. Ses carnets intimes témoignent au fil des années d’un détachement de plus en plus grand, dans une totale disponibilité au Seigneur : selon sa devise : « Obéissance et paix. » Il y trouve effectivement la paix, la liberté et la sérénité d’une vie donnée. Tel est le secret de cet extraordinaire rayonnement spirituel qui est le sien, celui du bon pape Jean, homme de Dieu ; parmi les hommes.

Le pape Jean XXIII n’était pas seulement « bon », il était aussi drôle. Et ses bons mots franchirent vite les murs de ses appartements pour devenir célèbres.

L’agence de presse américaine Catholic News Service a dressé la liste de dix de ses plaisanteries, rappelant son milieu d’origine simple, paysan, et son humour italien pince-sans-rire.
– 1. Au cours d’une visite dans un hôpital, Jean XXIII demandait à un enfant ce qu’il voudrait faire plus tard. Le garçon lui répondit : « Policier ou pape ». « Je choisirais la police si j’étais toi, rétorqua le pape. N’importe qui peut devenir pape, regarde-moi ! »
– 2. « Il arrive souvent que je me réveille la nuit, confiait Jean XXIII, et commence à penser aux problèmes graves qui affligent le monde, et je me dis qu’il faudra que j’en parle au pape. Et le lendemain en me réveillant, je me rappelle que le pape, c’est moi ».
– 3. À un journaliste qui lui demandait : « Combien de gens travaillent au Vatican ? », il aurait répondu : « À peu près la moitié ».
– 4. Alors qu’un cardinal se plaignait d’une augmentation des salaires au Vatican qui avait pour conséquence qu’un des huissiers allait gagner plus que lui-même, le pape remarqua : « Cet huissier a dix enfants ; j’espère qu’il n’en est pas de même pour le cardinal ».
– 5. Lorsqu’un soir, il rendit visite à un ami à l’hôpital du Saint-Esprit, proche du Vatican, la religieuse à l’accueil lui dit : « Saint-Père, je suis la mère supérieure du Saint-Esprit ». Et lui : « Quelle chance ! Quel titre ! Moi je ne suis que le serviteur des serviteurs de Dieu ».
– 6. Peu après son élection, Jean XXIII marchait dans les rues de Rome. Une femme passant à côté de lui dit à son amie : « Mon Dieu, comme il est gros ! » Entendant ces mots, il se tourna et lui répliqua : « Madame, j’espère que vous avez compris que le conclave n’était pas tout à fait un concours de beauté ».
– 7. Jean XXIII écrivit : « Il y a trois manières de se ruiner : les femmes, le jeu et l’agriculture. Mon père choisit la plus ennuyeuse ».
– 8. Alors qu’il était encore patriarche de Venise, le futur pape, parlant avec un riche Vénitien, lui dit : « Vous et moi avons une chose en commun : l’argent. Vous en avez beaucoup et moi pas du tout. La différence, c’est que moi je ne m’en inquiète pas ».
– 9. Lorsqu’un journaliste demanda à celui qui était alors patriarche de Venise ce qu’il ferait s’il pouvait vivre une autre vie, le pape répondit : « Journaliste ». Puis il sourit : « Maintenant voyons si vous avez le courage de me dire, si vous pouviez vivre une deuxième fois, que vous choisiriez patriarche ! »
– 10. Un responsable du Vatican affirma qu’il serait « absolument impossible » d’ouvrir le concile Vatican II en 1963. « Bien, rétorqua le pape Jean XXIII. Nous l’ouvrirons en 1962 ». Ce qu’il fit.

  • Numérotation : Oui
  • Année de fabrication : 1962
  • Métal: Bronze
  • Ref. MDP : CFR 8 et M 2317

Notes

Edition du Club français de la Médaille.
Référence : CFR. 8 (2° sélection)
Diamètre : 90 mm.
500 exemplaires en bronze, avec toile, numérotés de 1 à 500.

Edition de la Collection générale de la Monnaie
Référence : M. 2317
Diamètre : 23 mm avec pont et anneau pour pendentif et 72 mm.



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