Epées académiques

Edmond Brun

Présentation

Edmond Brun naquit le 31 décembre 1898 à Saint-Cannat, petit village près d’Aix-en-provence où son père était instituteur. Son enfance s’est écoulé dans le village voisin de Roquevaire. Sa santé étant fragile, sa mère l’entoura de soins, préférant le laisser jouer dans les champs d’oliviers plutôt que de le contraindre à de fatigantes études. C’est ainsi qu’il affronta le Lycée de Marseille en entrant directement en classe de quatrième ; pour peu de temps d’ailleurs, car une grave maladie l’obligea à quitter le lycée et à n’y retourner qu’en classe de première après trois années d’études solitaires.
Deux ans plus tard, après son baccalauréat, étant né un 31 décembre, il fut mobilisé à 18 ans, en1917. A la fin de la guerre il se trouve ne Italie dans un état de santé déplorable. A son retour il n’est plus question pour lui, de suivre des cours de mathématiques spéciales ; il prépare donc directement la licence et l’agrégation à la faculté des sciences de Marseille, avec d’éminents physiciens dont son futur maître Charles Fabry.
Il passe son agrégation en 1923, et reçu premier, il choisit sur la liste des postes disponibles la classe de spéciales du lycée de Nice.
Son passage à la Faculté des sciences de Marseille lui à donné le goût de la recherche. En consultant une liste de thèmes d’études, établie sous l’impulsion d’Albert Caquot par le service de Recherche de l’Aéronautique, il repère un sujet qui le séduit, celui de la mesure de la température d’un courant gazeux rapide. Ce choix devait orienter tous ses futurs travaux vers la thermique, d’abord, puis la Mécanique des Fluides et finalement vers la symbiose des deux disciplines qu’il devait, plus tard, appeler Aérothermique.
Il quitte Nice en 1930 pour venir à Paris où un enseignement de spéciales lui est offert. Il y retrouve son maître Charles Fabry, qui accepte de guider ses travaux. Dorénavant ceux-ci seront exécutés dans le laboratoire de physique que dirige P. Vernotte au service de Recherche de l’Aéronautique.
Grâce aux moyens mis à sa disposition, Edmond Brun commence une œuvre de pionnier en analysant expérimentalement les « phénomènes thermiques provoqués par le déplacement relatif d’un solide dans un fluide ».
En 1942, il fut nommé maître de conférence, puis peu après directeur du laboratoire d’Echanges Thermiques, devenu d’Aérothermique, du C.N.R.S. et , enfin professeur titulaire de la Chaire de Mécanique des Fluides I de la Faculté des sciences de Paris.
Plus tard, en 1945, avec la première soufflerie supersonique utilisable en France, il réalisa, pour les avions, des thermo-sondes d’arrêt.
Edmond Brun a de nouveau fait œuvre de précurseur en établissant notamment, en 1947, la relation qui donne la densité de flux de chaleur au nez du missile, relation retrouvé plus tard, en 1952, aux Etats-Unis.
Il faut rappeler qu’il mit au point dans notre pays la première soufflerie supersonique à air desséché en 1945, qu’il monta la première soufflerie hypersonique française en 1959, qu’il fut à l’origine de la réalisation d’un tube à choc à soufflage magnétique, où la température génératrice pouvait atteindre 30 000K et le nombre de Mach 50.
Avec Joseph Pérès et von Karman il fut membre fondateur de l’Académie internationale d’Astronautique. Il à été président de la Société météorologique de France et, aussi, président de la Société des Ingénieurs civile de France.
Les mondes de l’Astronautique et de la Thermique lui doivent beaucoup. Porté à la présidence de la Fédération internationale d’Astronautique en 1962, par son prestige et son autorité, il avait réussi à convaincre les représentants de 38 nations d’installer à Paris la Fédération, ainsi que l’Académie d’Astronautique dont il était devenu vice-président.
Sa renommée parmi les plus grands thermiciens internationaux lui avait valu d’êtres sollicité de toute part pour des visites, des conférences et des conseils. En juste reconnaissance de ses mérites les savants soviétiques proposèrent d’appeler « nombre de Brun » un groupement adimensionnel qu’il avait donné à propos du couplage entre la conduction dans un solide et la convection thermique à sa surface.
Lorsque l’UNESCO décida la création du Centre international de recherche sur les transferts de chaleur et de masse, l’unanimité se fit pour demander à Brun d’en assurer la présidence.
En 1972, le gouvernement français chargea Edmond Brun de constituer et de présider un comité pour l’étude des « Conséquences des Vols stratosphériques », le COVOS. Son action à la tête de ce Comité fut déterminante. Groupant les meilleurs spécialistes, définissant les programmes de recherches, coordonnant les missions des équipes, animant les débats des réunions périodiques, orientant les discussions et rassemblant les résultats, il dégagea de ceux-ci les données scientifiques permettant d’évaluer le degré de destruction de cette couche d’ozone par des vols supersoniques.

 

Tiré de la notice nécrologique sur Edmond Brun par Mr Lucien Malavard
le 12 mai 1980


Notes

Edmond Antoine Brun (1898-1979) est un physicien français, spécialiste de la mécanique des fluides, pionnier de l’aérothermique. Il a été membre de l’Académie des sciences dans la section des sciences mécaniques.

Edmond Brun est né le 31 décembre 1898 à Saint-Cannat, il est décède le 4 novembre 1979 à Paris.

L’Académie des sciences crée le prix Edmond-Brun en son honneur.


Galerie